L'exposition Baby Doll
Laure Motreff peint la miniature ne laissant qu’un poil à son pinceau. Elle s’amuse en technicienne à manipuler la perception de celui qui regarde. Sa peinture ne s’attache pas à montrer le sujet, elle «existe par le regard du spectateur» explique-t-elle. Dans l’infiniment petit, l’œil recompose, et c’est ce qui inté- resse l’artiste.
Jouant sur les faux semblants, imbrications et confusions d‘échelles Laure Motreff présentera lors de l’exposition une série de miniatures, des formats intermédiaires et une pièce monumentale de 3 mètres par 2 ainsi qu’une oeuvre vidéo élaborée en collaboration avec la photographe Claire Boit.
BABY DOLL joue sur l’ambiguïté pop et enfantine du sujet, permettant l’invitation de la poupée comme un élément d’inspiration incontournable dans l’œuvre de Laure Motreff. Ce titre souligne également l’ambivalence du thème de l’enfance dans son Œuvre, un espace adulte loin des images édulcorées.
L'exposition sera inaugurée le 8 octobre de 18h à 21h à la D Galerie, galerie intermittente, au 49, av. jean-Jaurès, 75019 Paris.
Elle sera ensuite ouverte du 9 au 20 octobre, de 11h à 19h du mardi au dimanche, et en nocturne le mercredi jusque 22h.
Hommage à Laure Motreff
«Ce n’est pas la chose qui existe,
c’est ce que l’on voit»
Artiste discrète, Laure Motreff tisse un univers habité d’une foule de figures, dans l’intimité de son atelier. Fantasmagoriques, emplis de présences énigmatiques, les tableaux de Laure empruntent le sfumato aux maîtres classiques, font l’usage du blanc de meudon, de l’enduction à répétition. Elle invente ses supports, rigides et libres, qui lui permettent d’inscrire une écriture artistique résolument personnelle, teintée tout à la fois d’humour et de cynisme. Il y à chez elle, une note de pop surréalisme dans la composition dont elle manie la mise en scène au millimètre près. Sa touche, elle, s’en éloigne laissant apparaître une chair que l’on veut toucher, d’autant plus réaliste qu’elle souligne les irrégularités de ses modèles.
Laure construit son corpus en s’inspirant de portraits photographiques qu’elle scénarise et fixe dans le temps.
Chaque tableau est un souffle long, dont l’artiste semble ne jamais vouloir se séparer.
Aujourd’hui, nous avons la chance de pouvoir découvrir une vingtaine d’œuvres de Laure Motreff, réunies le temps d’une ex- position personnelle à la D Galerie.